TUISHOU INTERSTYLES est l’occasion pour les pratiquants de toute la France de se retrouver pour partager leur passion des arts énergétiques et martiaux chinois dans un esprit d’ouverture et de respect des différences. Grâce aux ateliers dispensés par 6 enseignants chevronnés, les participants pourront s’enrichir d’approches multiples au travers de nombreux exercices. L’idée est aussi de proposer aux participants des moments d’échanges et de convivialité autour d’un espace buvette.

Après le succès des 5 premières rencontres, voici la sixième édition de la Rencontre Nationale FFAEMC de TUISHOU INTERSTYLES qui aura lieu les 26 et 27 Avril prochains à Orléans !

2 jours pour se rencontrer autour de la poussée des mains (exercice emblématique des arts martiaux internes) au contact de partenaires de tous styles, venus de toute la France !

QU’EST CE QUE LE TUISHOU ?

Le Tuishou ou « poussée des mains » ou « mains collantes » est surtout connu dans les arts Martiaux Internes (Neijia). Partie essentielle du Taiji Quan, il est aussi pratiqué dans le Yi Quan et le Bagua Zhang. On le retrouve également dans les Arts Martiaux Chinois Externes (Weijia) comme le ShuaiJio, le Wingchun (chisao) et certains styles de Kung Fu Wushu (Shaolin Kung Fu). Son principe majeur est de cultiver l’extrême détente musculaire (song) pour accueillir (jiejin), transformer (huajin) et retourner (fajin) la force donnée par le partenaire, que ce soit à pas fives ou à pas mobiles. Chaque style de Taiji Quan est riche de nombreux Tuishou d’école. Ils permettent de découvrir les bases du Tuishou grâce à une structure bien charpentée d’exercices pour affiner au fil des années la sensibilité dans l’écoute du partenaire (dingjin). La multiplicité des techniques utilisées se développe autour des huit potentiels Peng (parer), Lu (dévier, tirer), An (pousser), Ji (presser), Cai (cueillir, saisir, tirer vers le bas, trancher) , Lie (fendre, séparer, tordre), Zhou (coup de coude) et Kao (coup d’épaule).

La compétition de Tuishou permet d’éprouver la difficulté du principe du « moindre effort pour un effet suffisant voir maximum » dans un cadre de règles contraintes, sur un temps imparti. Il permet aux pratiquants d’Arts Martiaux Chinois d’origine différente de se rencontrer. Enfin, le Tuishou libre, basé sur le principe avancé plus haut, permet à des pratiquants d’arts martiaux de toute origine de pratiquer ensemble et d’échanger.

L’engagement dans la rencontre avec le partenaire avec l’esprit courtois et la main franche peut se décliner à pas fixes ou à pas mobiles, avec poussée, tirer par levier, projections, balayage, entraînement au sol avec jambe barrage selon des conventions établies. Les interprétations sont multiples selon les pays, fédérations ou écoles.

Ce « langage universel » utilisé avec le corps peut se pratiquer avec des enfants, des adultes valides et handicapés ou des pratiquants du « quatrième âge ». Il suffit de l’adapter avec créativité et il devient ainsi un outil de socialisation remarquable grâce au toucher souple bienveillant. En Asie et de plus en plus, en Occident, il n’est pas rare de voir des pratiquants « jouer » au Tuishou dans les parcs. Le Tuishou permet ainsi d’oeuvrer toujours plus dans la détente, en réunissant de nombreux passionnés d’Arts Martiaux.

Nous apprenons avec une immense tristesse le décès de Mohamed AHAMADA le 14 décembre 2023.

Danseur, chorégraphe, pédagogue passionné et passionnant du corps en mouvement, il a intégré la première équipe de formateurs de notre fédération en 1994, à la création du premier diplôme de la filière. Pendant près de 30 ans, il a été un compagnon fidèle et engagé de toutes les formations du CMB au DEJEPS « arts énergétiques et martiaux chinois ». Il était encore présent pour les promotions de 2023.
Avec son expertise et son expérience, il a apporté aux futurs enseignants, l’approche vivante de l’AFCMD (analyse fonctionnelle du corps dans le mouvement dansé) qu’il a adaptée à nos arts. Il a éveillé à la perception de ‘ce qui bouge quand ça bouge’, et à l’ajustement pédagogique des mots qui guideront le geste.
Riche d’un parcours remarquable, c’est avec une grande humilité qu’il a transformé la compréhension de l’anatomie chez des centaines de stagiaires. Il n’était pas là pour briller mais pour éclairer. Avec simplicité et acuité, il distillait et stimulait le meilleur en chacun, avec le respect et le regard positif qui favorisent les apprentissages et l’ouverture aux évolutions.

Il a participé grandement, par la qualité et la pertinence de ses interventions, à forger l’image d’excellence des formations fédérales.
Dans l’équipe solidaire des formateurs, les rencontres et échanges avec Mohamed étaient un vrai plaisir. Sa simplicité, sa tempérance, son sourire faisaient du bien, comme la finesse de ses analyses. Nous partagions la même passion de la formation, le même esprit de travail dans une pédagogie vivante, une maïeutique exigeante et bienveillante qui donne à chacun le temps des acquisitions et des trans-formations.
C’est ce qu’il a transmis durant 30 ans aux enseignants AEMC.
En leur nom et au nom de ses compagnons formateurs, je lui rends hommage et lui dis ‘Merci ’.
Ce fut, pour nous tous, un grand honneur et un vrai plaisir de t’avoir croisé dans cette vie !
Salut Mohamed !

Liliane LAPOMME
Responsable des formations fédérales jusqu’en 2019

L’Analyse Fonctionnelle du Corps dans le Mouvement est une matière favorisant l’intégration et la compréhension des mouvements .
Elle crée un tissage entre des approches scientifiques et artistiques, entre connaissances objectives et expériences sensibles subjectives. Elle a comme supports principaux l’anatomie, la neuro-physiologie du mouvement… et comme outils, les exercices, les expérimentations, les méthodes des techniques somatiques…
Supports et outils pratico-théoriques s’adaptent selon le contexte, et visent à affiner la perception ; ils partent de la singularité de la personne avec son mouvement et son histoire : faire naître…
C’est aussi une école du regard, d’observation du mouvement, une analyse en mouvement : donner à voir…
Elle permet d’utiliser nos connaissances dans un but préventif mais aussi pour optimiser nos performances, exploiter nos potentiels, se dépasser sans se surpasser.
Cette recherche pour la santé crée le lien et le lieu de rencontre entre la perception de son corps et la perception de son art. Elle permet de concilier le respect de la physiologie et la grande technicité, la santé et son art.